• Patrimoine architectural

Un été au château : le Plessis-Kaër

Implanté en bordure de la rivière d’Auray sur la commune de Crac’h, le château du Plessis-Kaër est un château néo-gothique du 19e siècle avec des origines cependant bien plus anciennes.

Bien que probablement occupés par la famille du même nom dès le 13e siècle, la seigneurie et le manoir de Kaër ne sont attestés avec certitude qu’à partir du 15e siècle, époque à laquelle remonte l’essentiel des vestiges des bâtiments. Le site est alors le siège d’une seigneurie importante qui ne cesse de s’étendre jusqu’à la fin du 16e siècle.

La propriété appartient successivement aux familles de Kaër, de Malestroit, de Montalais, Barin de La Galissonnière, Riaut et de Robien. Christophe-Paul de Robien, célèbre parlementaire breton représentatif du siècle des Lumières en Bretagne, se consacrant aussi bien à l’histoire qu’aux sciences naturelles et à l’archéologie, s’y installe et y fait de nombreux séjours. Vendue comme bien national en l’an VI, le domaine change plusieurs fois de propriétaires avant d’être racheté par Jules Caillot en 1871. Il reste ensuite jusqu'en 2000 dans la même famille et passe par alliance aux Jacqmin

Les traces écrites concernant la demeure du Plessis-Kaer avant le 17e siècle ont été en grande partie détruites du fait des troubles de la Ligue en Bretagne. L’ancien château, en équerre avec châtelet et cour intérieure, est néanmoins mieux connu que d’autres par les relevés de la bâtisse effectués par le propriétaire avant les travaux de reconstruction de la fin du 19e siècle.

L’étude bâtimentaire commandée par Jules Caillot, pour en faire une résidence de vacances, fait en effet état d’une bâtisse en bien mauvais état et révèle l’importance des travaux à entreprendre. J. Caillot souhaite tout d’abord en faire une demeure monumentale comme en témoignent les plans du premier projet. Celui-ci, trop coûteux, est finalement abandonné au profit d’un projet plus modeste. L’objectif est d’insérer tout le confort moderne en utilisant les procédés et matériaux propres à l’ère industrielle telle que la pierre artificielle, le carrelage ou encore les papiers peints. Les travaux menés par les entrepreneurs Bailly et Renard sous la supervision de l’architecte Eugène Chenantais reflètent parfaitement cette ambition tout en maintenant l’aspect monumental du château.

Un fonds d’archives d’un grand inérêt

Les Jacqmin ont fait don des documents familiaux qu'ils conservaient au château du Plessis-Kaër aux Archives départementales en octobre 1999, avant la vente du château en 2000.

Le chartrier comprend tout d’abord les titres des familles Jacqmin, Caillot et Despatys. Les titres de propriété concernent la seigneurie du Plesssis-Kaër en Crach. La majeure partie du fonds est composée d’un ensemble de 283 dessins et plans contemporains de la campagne de restauration du château dans le dernier tiers du 19e siècle. On trouve dans ces papiers les devis des différents corps de métiers et des factures, un peu de correspondance, et également des renseignements sur l’aménagement intérieur. Cette documentation offre un intérêt considérable, d’une part par le nombre et la variété des pièces, d’autre part par le témoignage qu’elle apporte sur la contribution personnelle du propriétaire aux travaux qu’il avait commandés (château, dépendances, fermes et parc). Elle renseigne ainsi sur ses conceptions esthétiques et techniques, et permet, une comparaison avec l’ancien château ou avec les bâtiments actuels, qui n’ont pas subi de modifications majeures depuis les travaux de Jules Caillot. Le fonds comporte d’autres documents dont l’intérêt n’est pas négligeable, notamment ceux relatifs à la guerre de 1870-1871.

Consulter l’inventaire

Fonds Jacqmin – [15e - 20e siècles]
119 J - 4, 80 ml.
 

Jules Caillot

Jean-Baptiste-Jules Caillot, né en 1822 à Paris, est un industriel français. Après des études à l’école polytechnique, il s’engage dans une carrière militaire qu’il quitte en 1849 alors qu’il est capitaine dans le génie. Jules Caillot poursuit sa vie en tant qu’ingénieur civil jusqu’à ce qu’il prenne la direction de la Société des hauts-fourneaux, fonderies et ateliers de constructions de Marquise dans le Pas-de-Calais en 1884. Fait chevalier de la Légion d’honneur en 1871, il décède en 1897.

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