Les collections départementales

Un patrimoine aux multiples facettes

Les collections départementales du Département du Morbihan se distinguent par leur richesse et leur variété. 

Qu’elles soient exposées au public, déposées dans des musées ou conservées à l’abri dans des réserves, les collections départementales témoignent de la volonté du Département du Morbihan de diffuser et de valoriser le patrimoine dans toute sa diversité.

Peintures, dessins, estampes et objets patrimoniaux

Les tableaux, dessins, estampes et objets patrimoniaux ont été cédés au Département du Morbihan ou achetés au fil des ans afin d’enrichir la collection départementale. 

Les grands noms de la peinture tels que Tal Coat, Marius Borgeaud, Maxime Maufra, Lucien Simon, Henri Barnoin, Mathurin Méheut ou encore Maurice Denis sont ainsi représentés. Chacun ayant eu à un moment de sa vie un rapport privilégié avec la Bretagne. 

La collection est constituée d’une centaine de tableaux (hors collection Tal Coat) et de près de 200 dessins et gravures. Elle compte également plus de 70 objets patrimoniaux comprenant de la vaisselle, des pièces de monnaie ou objets liturgiques.

Une grande partie de cette collection est conservée en réserves ou exposée, quand elle ne fait pas l’objet de dépôts dans un musée du département comme celui du musée municipal du Faouët ou encore La Cohue à Vannes.

Une collection hors norme : le fonds Tal Coat

À partir de 2010, le Département du Morbihan a constitué une collection unique des œuvres de Pierre Tal Coat (1905-1985), devenant une référence en la matière. Depuis cette date, le Département constitue, par voie de don et par acquisition, une collection désormais riche de plus de 60 tableaux et près de 1200 gravures et dessins.

Du mobilier ancien au château de Kerguéhennec

Le château du Domaine de Kerguéhennec à Bignan, propriété départementale, fera l’objet d’un projet de réameublement, une fois les travaux de restauration terminés. En s’appuyant sur les archives familiales et la mémoire des derniers occupants, ces meubles redonneront vie à cette magnifique demeure du 18e siècle, occupée jusqu’à son achat par le Département du Morbihan en 1972.

Le parc de sculptures de Kerguéhennec

Le parc du Domaine de Kerguéhennec est un lieu de référence en matière de présentation de la sculpture contemporaine. Créé en 1986, le parc de sculptures réunit aujourd'hui plus d'une trentaine d'œuvres d’artistes majeurs. Les œuvres, qui, pour l’essentiel, ont été réalisées spécifiquement pour le parc dans le cadre de commandes, proviennent de différentes collections publiques : Fonds national d’art contemporain, fonds régional d’art contemporain de Bretagne et Département du Morbihan. La présence de ces sculptures dans le parc historique provoque une réelle rencontre entre l’art et le paysage.

Parmi les grands noms de l’art contemporain présentés dans le parc se côtoient Jean-Pierre Raynaud, Marina Abramovic, Richard Long, Giuseppe Penone, Maria Nordman ou encore Markus Raetz.

Une collection de textile ancien remarquable

Le Département du Morbihan conserve une importante collection textile issue du musée du costume du château de Crévy (Val-d'Oust), aujourd'hui fermé. Datant de la fin du 18e siècle aux années 1930, ces quelque 250 vêtements et accessoires illustrent l'évolution de la mode française.

Les costumes du 18e siècle

Au 18e siècle, les innovations techniques dans le domaine du tissage de la soie, tout particulièrement dans les soieries lyonnaises, permettent le développement de nouveaux motifs sans cesse renouvelés.

Nobles et bourgeois de l’Ancien Régime affichent leur supériorité dans des tenues vestimentaires qui regorgent de broderies, dentelles et soieries façonnées. Toute l’Europe élégante s’habille « à la française ».

À partir de 1730 et jusqu’à la Révolution, les femmes portent des robes gonflées à l’aide de paniers. Les robes, à la française puis à l’anglaise, sont portées amples sur les côtés. Les hommes portent l’habit à la française, composé d’une veste de dessus, une veste de dessous et une culotte. Sous Louis XVI (1774-1792), les habits sont unis ou à petits motifs et la culotte arrive sous les genoux.

La période révolutionnaire

Le 18e siècle s’achève dans la tourmente. La Révolution française pousse les hommes et les femmes de la haute bourgeoisie à simplifier leurs vêtements. 

Les hommes commencent à porter le pantalon à pont en remplacement de la culotte, tandis que les femmes quittent les artifices qui modelaient leur silhouette. Les robes taille haute aux tissus légers telle que la mousseline, renouent avec des formes inspirées de l’Antiquité et se portent avec un spencer ou un grand châle. Les femmes adoptent les cheveux courts et les chaussures plates.

La mode au 19e siècle

Rapporté de la campagne d’Egypte par les soldats français en 1798, le châle de cachemire devient un accessoire très courant tout au long du 19e siècle. Pour les hommes, le chapeau haut-de-forme et les bretelles apparaissent au début du 19e siècle.

À partir de 1815-1820, les femmes redonnent du volume à leurs robes. Le corset réapparaît. Les robes droites du début du siècle s’évasent et la taille redescend au niveau des hanches. Dans les années 1830, les manches, dites « manches gigots », sont très larges et resserrées au poignet.

À partir des années 1840, les robes s’inspirent de la mode du 18e siècle et reprennent du volume grâce à l’apparition de la crinoline : de forme ronde tout d’abord, elle s’allonge ensuite vers l’arrière, puis se réduit en une forme conique. À la fin des années 1860, la crinoline laisse place à la « tournure » qui donne une forme très cambrée aux femmes.

Les chaussures ou bottines retrouvent des petits talons et les femmes ne sortent pas en ville sans leur ombrelle.

La mode au début du 20e siècle

Durant la Belle Époque (1890-1914), les femmes délaissent les tournures («faux-cul»). Elles adoptent le corset très serré à la taille et des jupes rondes en forme de cloche, ce qui dessine des silhouettes très sinueuses. 

Le couturier Poiret propose des tenues sans corset à partir de 1905, mais dans les faits, seules les femmes les plus avant-gardistes abandonnent le corset avant la première guerre mondiale.

Les hommes, toujours en complet trois pièces, vont apprivoiser progressivement le smoking, arrivé tout droit de Grande-Bretagne. Canne, chapeau melon ou haut-de-forme complètent leur tenue.

Au sortir de la première guerre mondiale, les femmes françaises commencent à s'émanciper. Ce sont « les années folles » (1920-1930). Beaucoup sont devenues veuves et ont commencé à travailler, ce qui nécessite d’être à l'aise dans ses vêtements. Dans les années 1920, la minceur est une référence. Les femmes portent les cheveux courts à la garçonne cachés sous un chapeau cloche.  Pour la première fois les femmes dévoilent leurs jambes avec des robes et des jupes qui remontent au-dessus du genou, avant de reprendre de la longueur dans la seconde moitié de la décennie.

Le 1% artistique : des œuvres d’art dans les collèges

Présentation du « 1% artistique »

Promulguée le 18 mai 1951, l’ « obligation de décoration des constructions publiques » a pour but de soutenir la création artistique et d’offrir au plus grand nombre un contact direct avec l’art contemporain, en dehors des institutions spécialisées telles que les musées ou les galeries d’art.

La procédure impose ainsi de réserver lors de la construction, l’extension ou la restructuration de certains bâtiments publics, 1% du coût total des travaux pour la commande ou l’acquisition d'une ou plusieurs œuvres d'art contemporaines spécialement conçues par des artistes vivants et qui seront installées dans le nouveau bâtiment ou ses abords.

Les objectifs du « 1% artistique » sont multiples : il témoigne du soutien de l’État et des collectivités à la création contemporaine et participe à la sensibilisation à l’art contemporain en s’inscrivant dans des lieux publics directement à la rencontre des publics.

D’abord réservée à la décoration des établissements d’enseignement, la loi sur le 1% artistique s’est élargie dans les années 1970 à une large typologie de bâtiments publics d’autres ministères.

Le 1% artistique dans les collèges du Morbihan

Les lois de décentralisation de 1982 et 1983 ont réparti les compétences en matière d'enseignement public. Dès lors, les collèges reviennent aux conseils départementaux. Ils en assurent la construction, l'aménagement, l'entretien et financent son fonctionnement. Le Département du Morbihan gère ainsi 44 collèges publics.

Le recensement des œuvres issues du 1% artistique dans les collèges du Morbihan dénombre 33 réalisations :

Les 33 œuvres recensées témoignent d’une grande diversité de style et de supports, en phase avec leur époque de réalisation. Les sculptures, en bronze, pierre ou granit pour la plupart, représentent la plus grande part des œuvres réalisées. Ce sont également elles qui sont le mieux conservées. Les réalisations les plus récentes (après les années 2000) délaissent la sculpture au profit d’installations ou de créations graphiques. 

Les artistes et les architectes

Au début du dispositif, les architectes proposaient eux-mêmes les artistes pour la réalisation du 1%. Leur projet était ensuite validé par une commission régionale ou nationale qui pouvait demander des modifications, sur l’emplacement de l’œuvre, les matériaux envisagés ou encore sur les dimensions du projet. Ce rapport privilégié entre architectes et artistes a donné lieu des productions souvent très bien intégrées dans le paysage, et les mêmes duos architecte-artiste se retrouvent parfois sur le territoire.

Dans le Morbihan, le nom de l’architecte Yves Guillou revient très souvent quand il s’agit de constructions scolaires. Choisis par l’architecte, certains artistes ont ainsi réalisé plusieurs 1% dans les collèges du Morbihan, telle que Simone Boisecq que l’on rencontre à trois reprises.

Aujourd’hui, un appel à projet est publié afin de choisir l’artiste. La sélection se fait collégialement au sein d’un comité artistique qui réunit l’architecte, le maître d’ouvrage, les utilisateurs du bâtiment, la Direction régionale des Affaires culturelles et des experts en arts plastiques. Cette méthode de sélection permet une plus grande diversité des propositions et une équité entre les artistes.

En prêt

La plupart de ces œuvres ou objets peuvent faire, sous conditions, l’objet d’un prêt, dans le cadre d’un projet culturel, d'une exposition temporaire, etc. 

Contact par mail

 

Retour en haut de page