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Générations Héros

Honorer la mémoire des héros du passé par les plus jeunes

Au titre de sa politique de mémoire, le Département du Morbihan a souhaité rassembler les représentants du monde mémoriel et du monde de l’enseignement pour construire un projet valorisant un site méconnu, la nécropole nationale de Sainte-Anne-d’Auray. C’est ainsi qu’est né Générations Héros.

Forte du succès rencontré auprès de la communauté enseignante et celle des anciens combattants, la deuxième édition de Générations Héros met en lumière un nouveau lieu de mémoire : le mémorial des fusillés de Port-Louis.

Ce coup de projecteur s’explique par la célébration du 80e anniversaire de la Libération. Générations Héros a été labellisé à cet effet.

Mai 1945, 69 résistants, victimes de la barbarie nazie, sont découverts dans un charnier près de la citadelle de Port-Louis.

Mai 2025, les collégiens de Générations Héros ont pour mission d’honorer la mémoire de 10 résistants, 10 destins brisés par le nazisme en 1944.

Six nouveaux collèges relèvent le défi d’honorer ces parcours d’hommes qui ont bravé l’occupant allemand. Tout au long de l’année, chacune des six classes a réfléchi à présenter sous une forme artistique (stop motion, slam, atelier d'écriture, photographie) le parcours du ou des héros qui leur a été assignés. 

En comprenant mieux les parcours de ces combattants et en proposant une façon de les représenter, ces jeunes citoyens développent une plus grande sensibilité aux enjeux de mémoire et de commémoration. Par ailleurs, le travail préparatoire sur le parcours de chaque combattant leur a permis de se confronter directement aux sources et méthodes de l’historien.

Le projet s'inscrit par ailleurs dans le parcours citoyen de l’élève, dans le cadre de l'enseignement moral et civique. 

Aidés de leurs enseignants et en lien étroit avec les services du Département (archives départementales, valorisation du patrimoine, actions éducatives et jeunesse), le travail des élèves s’est articulé autour de trois grandes étapes :

  • Découverte de l’histoire de la seconde guerre mondiale dans le Morbihan 
  • Recherche d’informations sur le conflit et le parcours du résistant à honorer.
  • Réalisation par la classe d’une œuvre artistique et mémorielle.

Le mémorial des fusillés de Port-Louis

Le départ de l’occupant allemand du territoire morbihannais apporte soulagement aux habitants libérés. Pour autant, beaucoup de familles s’inquiètent du sort réservé à leurs proches portés disparus ou arrêtés par les autorités allemandes. Très vite, les Morbihannais découvrent avec effroi l’existence de fosses où sont entassés des cadavres. 

Au lendemain de la reddition de la poche de Lorient, de nouvelles fosses macabres sont mises au jour comme au fort de Penthièvre à Saint-Pierre-Quiberon (une cinquantaine de victimes) le 16 mai. Deux jours plus tard, le 18 mai 1945, c’est une fosse jouxtant la citadelle de Port-Louis qui est découverte. 69 victimes y sont dénombrées.

Port-Louis en 1945 est une cité quasi-déserte. 45 habitants y demeurent. Depuis un an, la citadelle de Port-Louis est devenue un lieu d’incarcération pour les résistants majoritairement très jeunes (entre 18 et 25 ans). De mai 1944 à mai 1945, de nombreux résistants détenus dans les prisons du Morbihan et du Finistère sont transférés à la citadelle de Port-Louis. Leur nombre ayant transité par la citadelle reste inconnu. Ils y sont interrogés, torturés puis fusillés après des condamnations à mort proclamées par les tribunaux militaires allemands ou bien exécutés sans jugement.

Les autorités publiques françaises recherchent activement les civils suspects de la collaboration et des auteurs de crimes parmi les prisonniers de guerre. Le 17 mai 1945, des prisonniers évoquent la présence d’une fosse, à l’entrée de la citadelle de Port-Louis, au niveau du stand de tir, dynamité par les Allemands entre le 6 et 10 août 1944.

Un charnier y est découvert le lendemain des révélations des détenus. 

Le 19 mai 1945, cinq premiers corps exhumés sont identifiés. Il s’agit de Jean Feuillet, Jean Martin, les frères Trébuil et Émile Mazé. Les exhumations sont achevées quatre jours plus tard - le 23 mai 1945 -. 

Les corps, déposés dans des cercueils, sont alignés le long du rempart de la citadelle où les familles et proches des disparus viennent identifier un fils, un frère, un ami ou un époux. Tous ne sont pas identifiés du fait de l’état des dépouilles. Sont relevés aussi tous les indices révélant les conditions d’exécution. Les officiers de l’état-major allemand sont confrontés à la vision de ces victimes décomposées.

En mémoire des victimes, un cénotaphe surmonté d’une croix de Lorraine est construit en mars 1946. Plus tard, en 1960, le mémorial des fusillés est inauguré. Il est constitué d’une stèle inclinée en pierre sur laquelle est incrustée une croix de Lorraine en métal avec l’inscription suivante :

« Vous qui passez, arrêtez-vous, souvenez-vous que nous avons été 69 patriotes fusillés ici en juin 1944 par les nazis. »

Le Mémorial des fusillés de Port-Louis où sont honorés les résistants a fait l’objet d’une visite de chacune des classes. Les élèves ont bénéficié également d’une découverte du bunker de la radio où un membre du centre d’animation historique de Port-Louis leur a relaté le dramatique épisode de la citadelle de Port-Louis en 1944.

L'enquête historique

Chaque classe est venue, une demi-journée, découvrir les archives départementales du Morbihan, lieu de conservation du patrimoine écrit départemental et en savoir plus sur l’histoire du Morbihan pendant la seconde guerre mondiale.

Les élèves ont bénéficié ainsi d’une visite des coulisses du bâtiment des archives et d’une présentation de documents datant de la période 1939-1945. Ainsi, rapport des renseignements généraux, tickets de rationnement, affiches de propagande allemande, photographies, listes de Juifs déportés… ont permis d’éclairer le contexte général dans lequel les résistants ont évolué. 

Le film Ultimes combats pour la paix, réalisé par le Département du Morbihan, leur a été projeté éclairant les événements de la dernière année dans le Morbihan.

Afin de faciliter le travail des enquêteurs en herbe, le service des archives départementales a réalisé un travail approfondi de recherches d’informations sur chacun des résistants. L’objectif était de réaliser un dossier documentaire pour chaque héros. 

Les dossiers et questionnaires pédagogiques élaborés ont permis au service valorisation du patrimoine de présenter les documents d’archives originaux au sein même des collèges et accompagner ainsi les élèves dans leur connaissance de leurs héros.

Chaque classe, en adoptant des méthodes d’historien, a ainsi découvert plus intimement le combattant qu’elle avait choisi en rassemblant des informations sur sa vie, ses relations, son cadre de vie et les circonstances de son entrée dans la Résistance. 

La visite des lieux et les renseignements collectés lors de la séance ont ainsi donné la matière nécessaire à la création de l’œuvre avec les artistes missionnés par le Département.

L'art au service de l'histoire

Imprégnés de leurs visites et de leur enquête documentaire, les élèves sont entrés dans la phase artistique pour honorer la vie des combattants. Le Département du Morbihan via son service actions éducatives, numérique et jeunesse a missionné des intervenants professionnels  pour accompagner les collégiens dans cette étape.

Différents ateliers ont été mis en place :

ATELIERS PHOTO animés par Antoine VINCENS de TAPOL, photographe

Avec l’ensemble des documents collectés et des photos, les collégiens ont réalisé un film photographique qui a permis de retracer la vie de leur combattant. 

ATELIERS D’ÉCRITURE animés par Françoise MEKKI, écrivaine

Les élèves ont rédigé une correspondance épistolaire à différents destinataires imaginaires pour écrire le quotidien de la guerre : les souffrances, les douleurs ainsi que les moments de joie, les rencontres, les moments de découragement et d’espoir, et les aspirations pour l’avenir en tant que soldat… 

ATELIERS DE SLAM animés par Ludovic BEDEL, slameur 

Les collégiens ont rédigé des textes en utilisant différentes techniques tels que le poème, le conte, le théâtre ou le rap. 

ATELIERS DE STOP MOTION animés par Rémi DUQUENNE, vidéaste

Le stop motion est une technique d’animation qui consiste à déplacer des objets inanimés entre chaque prise de vue, pour donner l’illusion du mouvement une fois les images mises bout à bout. Grâce à cette méthode, les collégiens ont pu créer un film composé de séquences animées riches. 

Collèges

Héros

Support artistique

Intervenants

GUÉMENÉ-SUR-SCORFF -Émile MazéÉmile MazéÉcriture Françoise Mekki
LORIENT - Auguste Brizeux  Aimé et Francis Trébuil, Jean Feuillet et Jean Martin PhotographieAntoine Vincens de Tapol
PORT-LOUIS - Saint-PierreLucien DavidSlamLudovic Bedel
LORIENT - Saint-Joseph - La Salle François ValyStop MotionRémi Duquenne
RIANTEC - KerdurandAlexandre Le ChenadecStop MotionRémi Duquenne
CAUDAN - Saint-JosephRoger et Joseph JustumSlamLudovic Bedel

Le travail des élèves sera présenté lors d'une cérémonie patriotique le 23 mai 2025 à Port-Louis.

La 2e édition en chiffres

6 collèges

6 classes

166 élèves de 3e

620 km parcourus par les médiateurs

112 documents originaux présentés dans les classes

 

Parcours de combattants

Collège Émile Mazé de Guémené-sur-Scorff

Hommage au Résistant Émile Mazé 

Collège Auguste Brizeux de Lorient

Hommage aux Résistants Jean Martin, Jean Feuillet, Aimé et Francis Trébuil 

Collège Saint-Pierre de Port-Louis

Hommage au Résistant Lucien David

Collège Saint-Joseph Lasalle de Lorient

Hommage au Résistant François Valy

Collège Kerdurand de Riantec

Hommage au Résistant Alexandre Le Chenadec

Collège Saint-Joseph de Caudan

Hommage aux Résistants Roger et Joseph Justum

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