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Les héros 2024-2025

Vendredi 23 mai 2025 - Port-Louis

Cérémonie de restitution du projet Générations héros

 

François VALY, 22 ans

François VALY était boulanger à Plouay, dans sa commune de naissance. Il entre en Résistance au sein du 3e bataillon des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF) qui devient ensuite le 6e bataillon des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Il est promu sergent dans la 3e compagnie de ce bataillon cantonné dans le secteur de Pluméliau. 

Tout au long de l’année 1944, François VALY multiplie les actes de bravoure. Le 8 mai, il participe à une attaque contre un convoi allemand sur la route reliant Pontivy à Pluméliau mettant hors d’usage trois camions et causant la mort de cinq soldats ennemis. Quelques jours plus tard, le 22 mai, lui et ses camarades résistants désarment deux officiers et un sergent allemands sur la route d’Inguiniel à Pont Calleck.

Le destin du jeune résistant bascule le 3 juin 1944. Trahi par une dénonciation, François VALY et ses camarades résistants sont arrêtés à Plouay puis transférés à l’école Sainte-Anne de Guémené où ils subissent interrogatoires et tortures. Il est ensuite conduit à la citadelle de Port-Louis où il est fusillé en juillet 1944 à l’âge de 22 ans. 

Des funérailles sont organisées à Plouay en son honneur et celui de ses camarades le 31 mai 1945.

Honoré par le collège Saint-Joseph Lasalle de Lorient

Roger et Joseph JUSTUM, 23 et 22 ans

Nés à Moréac, ces deux frères, tous deux cultivateurs à Pluméliau - l’aîné à Kervréhaut et le cadet chez leur père à Kermadio - ont rejoint la Résistance en intégrant la compagnie Ploumarc’h des Francs-tireurs et partisans Français (FTPF) de Pluméliau.

Leur engagement courageux est brutalement interrompu le 8 juin 1944 lorsque les forces allemandes arrêtent les deux frères et l’épouse de Roger au domicile de ce dernier. Selon leur père, Joseph aurait été arrêté alors qu’il transportait des armes chez son frère aîné.

Odette, l’épouse de Roger, est libérée. Les deux frères sont conduits à Pontivy puis transférés à l’école Sainte-Anne de Guémené où ils subissent interrogatoires et tortures. Leur destin est scellé à la citadelle de Port-Louis où ils sont fusillés en juin ou juillet 1944 à l’âge de 23 et 22 ans.

En mai 1945, Louis Justum identifie le corps de son fils, Roger. En revanche, il ne reconnaît pas celui de Joseph, qui ne portait pas ses effets personnels. Selon certains témoignages, le père aurait refusé d’admettre que la mort de ses deux fils. Un jugement du tribunal civil de première instance de Pontivy, en septembre 1952, déclare officiellement Joseph mort. En 2021, une plaque est ajoutée en son honneur au mémorial des fusillés de la citadelle de Port-Louis.

Honoré par le collège Saint-Joseph de Caudan

Alexandre LE CHENADEC, 21 ans

Alexandre LE CHENADEC, Hennebontais, était apprenti mécanicien à Lorient. Réfractaire au Service du Travail Obligatoire (STO), il s’engage activement dans la lutte contre l’occupant nazi en 1943, en rejoignant le 1er bataillon des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF).

Au fil des mois, Alexandre participe à de nombreuses actions de sabotage et de Résistance : distribution de tracts, embuscades, sabotages de voies ferrées. Il se distingue notamment lors de l’attaque de la gare de Baud le 8 avril 1944, puis au combat de Siviac quelques jours plus tard.

En juin 1944, il rejoint le maquis dans le secteur de Crédin. Le 14 juillet de la même année, il prend part au combat de Kervernen à Pluméliau. Suite à cette opération, il est arrêté par les forces allemandes. Transféré à la citadelle de Port-Louis, il est fusillé quelques jours plus tard.

Le corps d’Alexandre Le Chenadec, retrouvé avec des fers boulonnés, est identifié par son père le 3 juillet 1945.

Honoré par le collège Kerdurand de Riantec

Francis et Aimé TRÉBUIL, Jean FEUILLET et Jean MARTIN

Originaires de Guémené, les frères Trébuil et Jean Feuillet sont engagés dans la section locale de la Résistance de Guémené. Ils y rencontrent Jean Martin, Parisien, réfugié à Guémené.

Ils sont, tous les quatre, membres du groupe de résistance constitué autour d’Émile Mazé, professeur de mathématiques du lycée Dupuy-de-Lôme (Lorient), établissement transféré à Guémené. 

Aimé est sous-lieutenant et fait partie, avec son frère du Service national maquis. Jean Feuillet appartient d’abord au 10e bataillon FFI puis rejoint la 21e compagnie du 5e bataillon FFI. Jean Martin entre, lui aussi, dans ce bataillon.

Le 2 mai 1944, sur dénonciation, les Allemands perquisitionnent plusieurs maisons de Guémené à la recherche des membres du groupe. Pour échapper à la répression, les frères Trébuil se réfugient dans le dortoir des filles de LaPomme d’Or, ancien hôtel restaurant accueillant le lycée de Lorient. Sur la demande de leur père, afin d’éviter que les Allemands incendient le bâtiment, ils se rendent. Le même jour, Jean Martin et Jean Feuillet sont arrêtés à leurs domiciles. 

Après une détention à Locminé, ils sont transférés à la citadelle de Port-Louis où ils sont fusillés le 10 juin 1944 après un simulacre de procès. Aimé avait 22 ans, Francis 18 ans, Jean Martin 23 ans et Jean Feuillet 21 ans.

Les corps, retrouvés et identifiés par les familles et un ancien codétenu, sont inhumés avec les honneurs militaires fin mai 1945.

Honoré par le collège Auguste Brizeux de Lorient

Émile MAZÉ, 49 ans

Émile Mazé, né à Moëlan dans le Finistère, professeur agrégé en mathématiques, enseignant au lycée Dupuy-de-Lôme de Lorient, était chargé des classes préparatoires. Les témoignages d’anciens élèves et les rapports d’inspection le décrivent comme un enseignant atypique, brillant, travailleur, charismatique et profondément apprécié de ses élèves. 

En février 1943, suite aux bombardements de Lorient par les Alliés, le lycée est évacué et transféré à Guémené, dans le Morbihan, notamment dans l’ancien hôtel-restaurant de La Pomme d’Or. C’est dans ce contexte que, neuf mois plus tard, Émile Mazé rejoint la Résistance. Avec l’aide d’un autre professeur et d’un architecte de Pontivy, il organise la section locale de Guémené, étendant ses actions au secteur de Mellionec-Langoëlan.

Il joue un rôle clé dans la fabrication de faux papiers pour les réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO) et fédère autour de lui plusieurs jeunes.

Le 2 mai 1944, quatre jeunes résistants de son groupe sont arrêtés par les Allemands. Conscient du danger, Émile Mazé se laisse alors arrêter deux jours plus tard, dans l’espoir de pouvoir les faire libérer. Il est alors interné avec eux dans la prison de Locminé avant d’être transféré à la citadelle de Port-Louis.

Là, le professeur guide et soutient les autres prisonniers. Après un simulacre de procès, alors qu’ils pensent être transférés pour la prison de Vannes, Émile Mazé et les jeunes résistants sont fusillés le matin du 10 juin 1944. À 49 ans, il devient le plus ancien des héros honorés de cette 2e édition.

Sa dépouille est inhumée à Douarnenez le 29 mai 1945.

Honoré par le collège Émile Mazé de Guémené-sur-Scorff

Lucien DAVID, 21 ans

Lucien DAVID, né à Port-Louis, a suivi une formation de mécanicien en passant par l’École de pupilles de la Marine nationale de Brest puis l’École des apprentis mécaniciens de Lorient. 

Engagé dans la Marine nationale, il sert comme mécanicien sur le contre-torpilleur Valmy, basé à Toulon mai et juin 1940, puis à Beyrouth à partir de novembre 1940. Le navire est engagé sous le gouvernement de Vichy contre la marine britannique avant d’être sabordé en novembre 1942 à Toulon lors de l’invasion de la zone Sud par la Wehrmacht. 

Promu 1ère classe, Lucien DAVID reste à Toulon jusqu’en avril 1943 avant de revenir auprès de ses parents réfugiés à Landaul, suite aux bombardements de la région lorientaise. C’est alors qu’il s’engage dans la résistance intégrant le 2e bataillon (ORA) des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). En tant que caporal-chef, il réalise des sabotages de voies ferrées et assure des ravitaillements sur le secteur d’Auray, Landaul, Brec’h, et alentours.

Le 30 avril 1944, en revenant d’une mission, il est arrêté avec trois de ses camarades au village de Kergouarec à Brec’h pour « actes de résistance, activité patriotique, attaques contre des Allemands ». Ils sont conduits au château de Kerlivio à Brandérion où ils subissent interrogatoires et tortures.

Amenés sur la place publique de Landaul, ils sont fusillés avec leurs propres armes sous les yeux d’une cinquantaine de Landaulais, forcés d’assister à l’exécution, encadrés par 150 Allemands.

Inhumé dans le cimetière de Landaul, le corps de Lucien DAVID est transféré après la guerre dans le cimetière de Port-Louis, sa commune d’origine.

Honoré par le collège Saint-Pierre de Port-Louis

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