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Carnets de la Grande Guerre

Jean-Marie Cano naît en 1863 à Quistinic et fréquente notamment une école du bourg avant de poursuivre ses études au séminaire d'Auray. À l'âge de vingt ans il s'engage au centre de recrutement de Vannes qui l'affecte au 47e régiment d'infanterie de Saint-Malo. Il devient alors sergent le 1er janvier 1885 au 2e régiment étranger en Algérie, dans le Constantinois puis le sud Oranais. En 1888, il devient sous-lieutenant après avoir réussi le concours l'année précédente et sert sous les ordres du colonel de Langle de Carry jusqu'en 1900. Il revient finalement à Saint-Malo en tant que capitaine au 47e régiment d'infanterie et se marie en 1901 avec Eugénie Martin. Tous deux ont deux enfants : Jeanne née en 1902 et Pierre Cano né en 1906. Le 28 décembre 1904, Jean-Marie Cano est par ailleurs reçu dans l'ordre de la Légion d'honneur au grade de chevalier.

Lorsqu’éclate la première guerre mondiale, il fait partie des premiers mobilisés, le 2 août 1914. Trois semaines plus tard, le 26 août, il est blessé dans les Ardennes atteint par un éclat de shrapnell. Une semaine après et une fois guéri, il reprend le combat. Il est nommé capitaine du 6e bataillon le 23 septembre et prend dorénavant à la tête de quatre compagnies.

Il effectue plusieurs missions sur le front mais l'une d'elles lui est fatale : le 25 août 1915, lors d’une opération de creusement de tranchées, Jean-Marie Cano reçoit deux balles, dont une à la tête. Il est inhumé au cimetière de Suippes, la commune la plus proche de son lieu de décès. De nombreuses condoléances sont adressées à son épouse ainsi qu'à son beau-frère Octave Martin, telles celles des généraux Réveilhac et Zimmer. Ces témoignages donnent à Jean-Marie Cano une image d'officier apprécié et respecté de tous.

Sa petite-fille, gardienne de sa mémoire

En 2014, Annick Bezard-Cano a confié aux archives départementales un ensemble de document relatifs à son grand-père Jean-Marie Cano, officier militaire mort pour la France en 1915 afin que sa mémoire soit conservée et partagée avec qui le souhaite.

Le fonds d’archives du commandant Cano contient essentiellement des papiers le concernant et particulièrement son parcours lors de la première guerre mondiale. On y trouve notamment des carnets de guerre et autres notes personnelles, de la correspondance familiale, de l'iconographie ainsi que des papiers relatifs aux opérations de sa compagnie puis de son bataillon menées dans la région de Bois-Sabot dans la Marne.

Le fonds contient également un dossier significatif relatif au décès du capitaine Cano (correspondance, photographies de son enterrement, plaque d'identification, etc.).

Tous ces documents témoignent de la réalité du front pendant la Grande Guerre, vision véhiculée par les nombreux sentiments et émotions exprimés à travers ses écrits. Dans ses carnets, Jean-Marie Cano y décrit parfois certaines opérations effectuées et le nombre de victimes engendrées, tout en n'hésitant pas à critiquer les décisions de ses supérieurs, non pas par manque de patriotisme, mais bien par humanité.

Le fonds est entièrement communicable est conservée sous la cote 205 J. 

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