Auguste Brizeux

Rues et établissements scolaires portent le nom d’Auguste Brizeux. Pour autant, il est, aujourd’hui peu connu du grand public. Retour sur la vie d’un grand poète breton du 19e siècle.

Julien Pélage Auguste Brizeux naît le 12 septembre 1803 à Lorient. À la mort de son père, chirurgien de la Marine en 1810, il est confié à l’abbé Le Nir qui dirige une école privée à Arzano (Finistère). Auguste Brizeux y est initié au latin et à la poésie. C’est aussi à Arzano qu’il vit ses premiers amours avec Marie Pellan, une jeune paysanne, qui devient sa muse.
Il quitte Arzano à l’âge de 13 ans pour poursuivre ses études à Vannes jusqu’en 1819, au collège Saint-Yves, puis il part pour Arras, dans un collège dirigé par son oncle maternel, l’abbé Sallentin. Le 29 novembre 1821, il est reçu bachelier. Poursuivant des études de droit à Paris, Auguste Brizeux fréquente les milieux littéraires et artistiques où il rencontre notamment Alfred de Musset, Alfred de Vigny, Sainte-Beuve et Victor Hugo.
Racine, sa première pièce en vers est jouée à la Comédie-Française en 1827 mais Auguste Brizeux doit attendre 1832 pour connaître le succès et la notoriété après la publication de son poème Marie. Désormais célèbre, il poursuit la rédaction de ses poèmes en français et en breton et devient un ardent défenseur de la Bretagne dont il vante la culture et les paysages. En 1845, la publication Les Bretons qui marque le paroxysme de son talent, lui vaut la Légion d’honneur et le couronnement par l’Académie française en 1847.

Au cours de sa vie, Auguste Brizeux effectue de nombreux voyages en Italie au cours desquels il rencontre Hector Berlioz et Victor Massé qui mettent quelques-uns de ses poèmes en musique. La maladie - la tuberculose – le conduit à rentrer en Bretagne en 1856. Il s’installe au domicile de sa mère, au 14 de la rue du Commerce à Lorient où il y termine son dernier poème L’Élégie de la Bretagne.
La veille de sa mort, malgré l’interdiction de son médecin, Auguste Brizeux quitte Lorient pour Montpellier et y décède le 3 mai 1858. Poète désargenté, malgré une pension d’État obtenue grâce aux soutiens d’Alfred de Vigny et de Lamartine, le conseil municipal de la ville de Lorient décide le 11 mai 1858 décide lui offrir une concession perpétuelle au cimetière de Carnel.
30 ans après sa mort, en 1888, une souscription est lancée afin d’édifier un monument à la gloire du poète. Une statue est alors érigée le 9 septembre 1888 dans le square qui lui est dédié. Elle est inaugurée, au son de la musique du 62e régiment d’infanterie et des témoignages d’Ernest Renan et de Victor Massé sur sa vie et sur son œuvre. Une plaque commémorative est également apposée devant sa maison natale, rue de la Poissonnière.
En 1943, en plein cœur de la seconde guerre mondiale, le square Brizeux est bombardé et le cimetière de Carnel détruit. La statue d’Auguste Brizeux, qui a survécu aux bombardements, se fixe en 1973 dans le parc Chevassu. 

À la source

Les Archives départementales du Morbihan conservent une grande partie de la production littéraire du poète. Par ailleurs, sa popularité a contribué à faire parler de lui bien des années après sa disparition. L’inauguration de sa statue en 1888 fut, par exemple, l’occasion pour un grand nombre de personnes d’écrire sur le personnage et de mettre en avant sa vie, ses amitiés, son œuvre. La sculpture a été représentée sur de nombreuses cartes postales et gravures. La cérémonie a donné lieu à des articles conservés dans la presse numérisée du département.
 

Sources consultées

  • 14 J 77. - Auguste Brizeux : copie tapuscrite d’un hommage inédit d’Anatole France à Brizeux. 1888.
  • HB 5565. - Marie Télen Arvor, Œuvres de Auguste Brizeux. Furnez Breiz, éd. Alphonse Lemerre, Paris, 1879
  • HB 9561. - Œuvres de Auguste Brizeux. Les Bretons / Auguste Brizeux, éd A. Lemerre, Paris, 1879
  • KB 2403. - Duschesne (Julien), Étude sur Auguste Brizeux son caractère et sa poésie. Discours prononcé le 22 novembre 1870, Oberthur, Rennes, 1879
  • IB 249. - Un poète romantique et ses amis. Auguste Brizeux, correspondance (1805-1858). Présentation et notes de Jean-Louis Debauve, Cahiers de Bretagne occidentale n° 9, Brest Centre de recherche bretonne et celtique, 1989, 208 p. 
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