Le cairn du Petit-Mont, haut-lieu du néolithique, est l’un des sites emblématiques des mégalithes des rives du Morbihan, biens candidats à l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Par ailleurs, le site, propriété départementale, possède depuis peu un tout nouveau bâtiment d’accueil et d’interprétation. Les visiteurs pourront découvrir notamment :
- une exposition immersive « Le Morbihan il y a 7000 ans »,
- une carte interactive qui illustre l’évolution du littoral morbihannais de -10 000 ans à nos jours,
- une visite virtuelle du cairn de Gavrinis,
- des interviews d’experts passionnés et très pédagogues…
Ces outils qui valorisent et expliquent le patrimoine préhistorique très riche du Morbihan ont été conçus par les services patrimoniaux du Département.
Il a fait l’objet de fouilles d’archéologiques à la fin des années 1970 pour lesquelles les archives départementales du Morbihan conservent traces grâce au fonds Lecornec (238 J).
Au tout début du mois d’août 1979, démarraient les fouilles du cairn de Petit-Mont sous la houlette de Joël Lecornec. Passionnés d’archéologie et venant de tous horizons, les fouilleurs amateurs, au nombre d’une vingtaine, sauront, années après années, travailler avec ardeur.
Leur engagement nous permet aujourd’hui de reconstituer l’histoire de ce site majeur. Divisés en équipes, chaque groupe avait pour mission de dégager un secteur différent du site, le tout dans une ambiance studieuse et familiale. Tous les matins sur le terrain à 8h30, rendez-vous est donné pour démarrer la journée. Impressionnés jour après jour par le panorama magnifique qu’offre ce site, le chantier dominant la mer de tous côtés, c’est dans la joie et la curiosité, mêlée d’une certaine inquiétude au regard du travail immense à accomplir, que les fouilleurs se sont attelés à la tâche.
En parallèle de la fouille et en attendant l’ouverture permanente du site au public, ce sont plusieurs visites quotidiennes que les fouilleurs prennent en charge, afin de satisfaire les nombreux badauds et touristes plus avertis, de passage sur le site.

Parmi les premières missions : la recherche des parements du cairn. Pour ce faire, une grande tranchée localisée au nord-ouest du cairn et remontant jusqu’au sommet de ce dernier, est réalisée. Chaque jour, des tonnes de pierres et de terre sont remuées afin de trouver les parements tant recherchés.
Les fouilles révèlent l’existence d’un tertre primitif d’abord édifié vers 4500 av. J.-C. Petit à petit, année après année, les campagnes successives s’attachent à comprendre l’évolution et la structure architecturale du monument. Un cairn en pierre sèche condamne le tertre initial puis un second cairn construit vers 4000 av. J.-C. s’appuie sur le précédent et abrite une tombe à couloir. L’extension du monument vers -3000 englobe alors deux tombeaux supplémentaires. Enfin, l’édification d’une double muraille vient ceinturer l’ensemble du dispositif et en fermer l’accès.
Si une majorité de monuments mégalithiques ont fait l’objet d’explorations, souvent multiples, au 19e et au début du 20e siècle, le cairn de Petit-Mont est l’un des rares sites à avoir également fait l’objet de fouilles archéologiques relativement récentes et exhaustives. Ces travaux restent une référence pour la connaissance du mégalithisme, même si de nombreuses facettes de ce site mériteraient d’être de nouveau étudiées, au regard des connaissances et technologies actuelles.
En août 1989, la dernière campagne de fouille se termine. Après onze campagnes et une implication totale des participants, c’est un site incroyable et des milliers d’objets qui ont été découverts. Pour autant, le cairn de Petit-Mont n’a pas encore dévoilé tous ses secrets et certains mystères restent entiers.
