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La RN 165, "autoroute des vacances"

La période estivale est propice aux déplacements en masse. Petit rappel historique sur trois décennies de transhumance dans le Morbihan.

Un plan routier pour la Bretagne

Le général de Gaulle à Quimper en février 1969 annonce un plan routier breton pour désenclaver la Bretagne. Le Morbihan possède alors un minuscule tronçon (1,5 km) de voie rapide entre Lanester et Hennebont. Le principe d’aménagement de la route nationale 165 entre la Roche-Bernard et Hennebont est approuvé par décision ministérielle en fin d’année 1970. À cette période, le Morbihan détient le triste palmarès du département où a lieu le plus d’accidents mortels en rase campagne. Autre mauvais palmarès, Vannes se situe alors au 34e rang national des villes embouteillées suivie de près par Plouharnel (39e rang)

Ainsi, dans le Morbihan, avec le développement du tourisme, les mois d’été voient considérablement le nombre de véhicules augmenter. En août 1971, sur le pont Saint-Christophe, seul point de franchissement du Scorff entre Lorient et Lanester, 42 000 passages sont enregistrés sur une seule journée. Cette même année, le franchissement du pont se fera sur 4 voies au lieu des deux existantes.

Un aménagement par tronçon

La voie express 165 est aménagée par tronçon, Vannes-Luscanen en 1968, Kerivin (Marzan) en 1969, Theix-Le Poteau en 1970. Le plan routier breton donne une accélération au projet. Plusieurs sections sont ainsi aménagées autour de Muzillac. En 1973, la RN 165 qui traverse le Morbihan sur 112 km est d’ores et déjà aménagée sur une cinquantaine de kilomètres entre La Roche-Bernard et Landévant à l’exception de Vannes (9 Km) en cours de travaux.

La cité vannetaise demeure, aux débuts des années 1970, un des nœuds les plus difficiles à franchir de l’axe routier de la Bretagne sud. Au mois de juillet 1973, 752 000 véhicules sont comptabilisés boulevard de la paix, axe utilisé alors par les touristes pour franchir Vannes. Des moyennes journalières de 26 000 véhicules sont relevées contre 10 000 habituellement. L’année suivante, 1974, l’ouverture de la rocade nord de Vannes entre Luscanen et le Poteau rouge élimine un des points les plus embouteillés du Morbihan tandis que la déviation de la Trinité-Surzur est mise en service également.

Deux ans plus tard, en 1976, 20 kilomètres de voie express sont ouverts à la circulation entre Landévant et Hennebont. Cette nouvelle chaussée évite les bourgs de Landévant, Brandérion et surtout le centre-ville d’Hennebont. Seize ouvrages d’arts sont construits, le plus imposant étant le pont de Locoyarn qui enjambe le Blavet. La même année, la déviation de Theix est mise en service. 90 kilomètres de voie rapide sont alors offerts aux automobilistes si l’on excepte la traversée d’Auray par un boulevard extérieur.

L’année suivante, 1977, la déviation nord de Lorient est en service avec la création d’un nouveau pont sur le Scorff , le pont de Sach-Quéven. Cette nouvelle voie permet d’éviter la traversée de Lorient et de Lanester. Le pont Saint-Christophe retrouve alors un peu de tranquillité. L’ouverture d’un dernier tronçon Lorient-Quimperlé est réalisée l’année suivante.

Des points noirs demeurent

L’explosion du trafic routier sature les sections à deux voies qui demeurent à Auray et à La Roche-Bernard. Le franchissement de la Vilaine, 40 000 véhicules par jour en période estivale, provoque des embouteillages pouvant atteindre alors 20 kilomètres. Le pont du Morbihan sera mis en service en 1996 désengorgeant ainsi la cité, tandis que six ans plus tôt sur le Loch, le pont de Kerplouz contournait la cité alréenne.

Cette route nationale n’a cessé d’être aménagée pour tenir compte des flux exponentiels d’automobilistes et pour sécuriser la circulation en supprimant peu à peu les intersections très dangereuses qui jalonnaient la voie rapide.

 

Les archives du SCAE

Les dossiers du service de la coordination et de l’action économique (SCAE) de la préfecture du Morbihan retracent, entre autres, l’histoire des grands aménagements et des infrastructures du Morbihan. Entre le milieu des années 1960 et le début des années 1980, ce service réalisait et rassemblait les études, les statistiques et la documentation sur l'économie générale et locale, ainsi que sur les projets de construction, d'équipement et de modernisation dans le département. Les chercheurs peuvent ainsi dresser un portrait économique et social du Morbihan à une période où le département est en pleine mutation. Aux Archives du Morbihan, les archives de ce service sont conservées dans les versements 1021 W, 1206 W, 1207 W et 1208 W.

Sources consultées 

  • 1206 W 32-33. - Préfecture, service de la coordination et de l’action économique (SCAE). Plans routiers bretons, 1971-1978.
  • JO 230. - La Liberté du Morbihan (quotidien disparu en 1993).
  • JO 237. - Le Télégramme.
  • JO 238. - Ouest-France, édition Vannes.
  • 82 J 121/35. - Revue de presse, Lorient, ponts et route nationale 165, 1955-1994.
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